samedi 30 septembre 2017

En substance...

De retour de l'Université des sciences agronomiques et vétérinaires, où j'ai eu l'honneur de recevoir un doctorat honoris causa, je suis heureux de vous livrer ce que mes collègues ont utilisé :



Hervé This, vo Kientza (Kientza, born 5th June 1955), chemical physicist at INRA and Professor at AgroParisTech, is now (mainly) the Director of the AgroParisTech-INRA International Centre for Molecular Gastronomy, in Paris.


After studying at the Ecole Supérieure de Physique et de Chimie de Paris (ESPCI ParisTech, 1976-1980) but also at University Paris IV (modern litterature), he began his career in 1980 at the scientific journal Pour la Science, the French Edition of Scientific American, as an editor of the journal and of scientific books at the Belin Publishing Company.
At about the same time (16 March 1980), he began his research in Molecular Gastronomy in the personal laboratory that he had at home since the age of 6.
As early as 1980, he also proposed also a modernization of culinary activities (after 1999, this was called “Molecular Cooking” and “Molecular Cuisine” respectively for the technique and the style).
For years, he did his research alone while pursuing is scientific communication activity, as a deputy editor, then the editor of Pour la Science. For all these years, he was also collaborating to the radio channel France Culture, and was Scientific Director of the scientific TV series Archimedes (Arte) and Pi=3.14 (France 5).

In 1986 he met the English Hungarian-born physicist Nicholas Kurti (1908-1998), with which he created the scientific discipline called Molecular Gastronomy in 1988. Together, they created the International Workshops on Molecular and Physical Gastronomy in the Ettore Majorana Centre (Erice, Sicily).
He began giving invited seminars of Molecular Gastronomy, the first being in the physics department of the Ecole normale supérieure de Paris, France.

In 1995, he was asked by the French Academy of Sciences,to defend a PhD on La gastronomie moléculaire et physique, which he did in front of a jury including Jean-Marie Lehn (Nobel Prize 1987), Pierre Gilles de Gennes (Nobel Prize 1999), Pierre Potier and others.

In 1996, he was invited by Jean-Marie Lehn to conduct his research at the Laboratoire de Chimie des Interactions Moléculaires, of the Collège de France.

In 2000, he was asked by Guy Ourisson, then president of the Academy of sciences, to defend his habilitation to head research, which he did at the University Paris Sud -Orsay, in front of Etienne Guyon, then head of the Ecole Normale Supérieure, Xavier Chapuisat, the president of the university, Guy Ourisson, Alain Fuchs (now president of CNRS) and the French chef Pierre Gagnaire.
He moved to this lab at the Collège de France full time in 2000, being appointed by INRA.
In April 2006, while he was moving his lab to AgroParisTech, he was given a professorship at the University, and the French Academy of Sciences asked him to create Fondation Science & Culture Alimentaire, of which he was appointed the Scientific Director.
And in 2014, he was asked by Inra and AgroParisTech to create the AgroParisTech-Inra International Centre for Molecular Gastronomy.
Since 2000, Hervé This has been frequently requested by French Ministries to develop projects: new curricula for teaching culinary practices, new ways of teaching science in schools and in colleges, creating an Advanced Studies Institute for Gastronomy… Member of many committes, he runs monthly Seminars of molecular gastronomy and Courses on Molecular Gastronomy, delivering many lectures all around the world. He writes regular columns in journals, and he is the author of many books. Since 2016, he is the creator and editor of the scientific journal N3AF of the French Academy of Agriculture.

Honorary member of various culinary Academies, president of the Food Section of the Académie d’Agriculture de France; Member of the Académie de Stanislas; Member of the Royal Academy of Sciences, Arts and Letters of Belgium; Member of the European Academy of Science, Arts and Letters, he is the recipient of many awards such as the Franqui professorship (University of Liège), the Grand Prix des Sciences de l’Aliment by the International Association of Gastronomy, and his was received as Doctor Honoris Causa of the University of agronomical and veterinary sciences of Cluj-Napoca (Roumania) in 2017. Hervé This is Officer in the Ordre des Arts et Lettres, Officer in the Ordre du Mérite Agricole, Officer in the Ordre des Palmes Académiques, and Knight in the Order of the Légion d’Honneur. He wrote 18 books, many of them being translated in all the major language of the world.
Right now, while his passion and main activity is still molecular gastronomy, he is also actively involved in the promotion of Note by Note Cuisine, as the next big global culinary trend.


Merci à mes collègues roumains pour leur accueil !

Dans la famille "politiquement incorrect"

Je n'oublie pas ce qui a été écrit à propos des infatigables, mais quand même, je ne peux m'empêcher de vous livrer ce petit calcul :

Soit une personne qui travaille 35 heures par semaine, 47 semaines par an, pendant une carrière de 40 ans. Le nombre total d'heures de travail dans un vie serait 65800.

Cette personne (qui n'aime pas beaucoup son travail puisqu'elle fait le minimum) passe du temps à ne pas l'exercer (tâches administratives, pauses, discussions avec des collègues, arrêts de travail...), ce qui réduit son temps effectif d'un facteur deux (en réalité, j'ai fait des statistiques, et ce serait plutôt 3, mais soyons charitable) : 32900 heures.

Comparons avec quelqu'un qui aime beaucoup son travail, et fait donc 105 heures par semaines, pendant 52 semaines par an, toujours sur 40 ans de carrière. Cette fois, le nombre maximal d'heures serait  218400.
Le rapport entre les deux valeurs trouvées est 312/4, soit une avance de   225.5319149 années.

Oui, plus de deux siècles d'avance !

Un tel calcul (juste) est politiquement incorrect, mais il explique quand même pourquoi certains étudiants sont en avance par rapport à d'autres : si l'on compare les capacités mathématiques de deux étudiants d'égale intelligence, on voit que, de la Sixième à la Terminale, soit sept ans d'études, on
peut avoir soit sept ans d'études, soit pour certains, un avance de presque un demi siècle : pas étonnant que quelques uns semblent "géniaux" !


Décidément, le génie est un long travail !

Enfin !

Et voici ce que je diffuse aujourd'hui : http://gastronomie-moleculaire.blogspot.fr/2017/09/nous-y-sommes.html


Si je compte bien, il m'aura donc fallu 23 ans pour y arriver !

dimanche 24 septembre 2017

Evaluations numériques

Un journaliste écrit "J'étais chez une pote prof d'anglais qui corrigeait des DM. Je l'ai aidée à trouver les url des copier-coller. Avalanche de zéros. On a ri."

Il a ri, cet homme ? Et pourquoi ? Parce que, au fond, que demandait le devoir ? Des choses justes. Qu'ont fait les élèves ? Produit des choses (possiblement) justes, en utilisant des sources. Or qu'ont fait les universitaires depuis toujours ? La même chose. Les élèves auraient-il dû mélanger des sources pour faire quelque chose de "personnel" ? Et pourquoi, si le mélange arrive à moins bien ?

Tout cela me rappelle des réunions pédagogiques où étaient discutés des logiciels anti-plagiat : j'avais alors dit bien clairement que je ne voulais certainement pas de personnel, pour des travaux scientifiques autres qu'expérimentaux : je voulais des phrases tirées d'articles récents, de bonne qualité, assorties de références. De sorte que j'aurais plutôt utilisé les logiciels anti-plagiat... pour l'inverse de leur nom : plus un document aurait été plagié, moins il y aurait eu de personnel, et plus l'évaluation aurait été bonne.
Et puis, "personnel"... Croit-on vraiment que cela ait beaucoup d'intérêt ? Assez avec ce culte de la petite personne ignorante qui étale ses certitudes avec une complaisance veule. Nous ferions mieux de revendiquer que les élèves se donnent la peine aillent chercher des informations de bonne qualité, qu'ils apprennent à citer leurs sources avant toute chose, qu'ils apprennent à évaluer ces sources, puisque chacun écrit n'importe quoi sur internet (mais nous sommes d'accord, il y a également toujours eu de mauvais écrits, des auteurs minables et des éditeurs pourris, à côté d'auteurs remarquables et d'éditeurs responsables).

Prenons un peu de recul. Que peuvent chercher des élèves ?
Des informations : sans beaucoup d'intérêt, puisqu'on les trouve dès qu'on les cherche.
Des notions et des concepts : ce sont des outils de la pensée, et il me semble que les études doivent conduire à les découvrir, à en connaître l'existence à défaut d'en donner le maniement, puisque ce sera difficile de les chercher si on ne sait pas qu'ils existent.
Des méthodes : elles sont essentielles, comme je l'ai répété dans d'innombrables billets. Et j'appelle de mes voeux la création d'une "base de méthodes", notamment pour la science (cela se distingue un peu des "bonnes pratiques" que je discute régulièrement sur http://www.agroparistech.fr/-Les-bonnes-pratiques-scientifiques-.html).
Des anecdotes : un peu de chair autour des os, cela met de la joie.
Des valeurs : essentiel, n'est-ce pas ? C'est le sens de tout ce travail des études, la raison d'être des professeurs qui ne se réduisent pas à ces "enseignants" dont je ne veux pas entendre parler.

 Terminons sur une note très positive : l'avènement du numérique est un espoir extraordinaire, parce que nous avons la possibilité de changer des méthodes pédagogiques pour le mieux. Nous avons la possibilité de faire disparaître ces tableaux noirs qui conduisent le professeur à tourner le dos aux élèves; nous avons la possibilité d'aider nos jeunes amis à apprendre par eux-mêmes ; nous avons la possibilité de migrer vers des relations différentes, entre les professeurs et les étudiants, centrées sur le but essentiel de toute cette affaire : la question n'est pas pour des enseignants d'enseigner leur savoir toujours insuffisant, mais bien plutôt d'aider les étudiants à apprendre.
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vendredi 22 septembre 2017

Brillat-Savarin

Alors que je reçois, tout chaud de l'imprimerie, la nouvelle édition de la Physiologie du goût, de Jean-Anthelme Brillat-Savarin (Flammarion, Champs classiques), je me dois d'expliquer certains points, à propos de ce livre :

1. Le livre n'est pas un livre de physiologie, mais un livre de gastromie, et rien que le décalage doit nous interroger ;-)

2. Brillat-Savarin n'était pas physiologistes, mais magistrat

3. Ce livre est celui qui a généralisé au monde la définition de la "gastronomie" : la connaissance raisonnée de tout ce qui se rapporte à l'être humain en tant qu'il se nourrit.

4. L'observation faite en 1 doit nous faire douter de tout ce qui paraît technique, à propos de cuisine.

5. On sait que les juristes sont plus attentifs aux relations sociales qu'aux particularités du monde, de sorte que l'on doit comprendre que ce sont les moeurs de table qui sont essentiels.

6. Le livre est merveilleux, superbement écrit.

7. C'est un conseil élémentaire, mais donnons-le quand même : il ne faut pas croire aux fictions (père Noël, carrés ronds, etc.)

8. Lisons et relisons la Physiologie du goût

lundi 18 septembre 2017

L'invention du jour

Ce matin, une idée nouvelle, alors que je discutais pour des étudiants de mastère mon invention ancienne des "oeufs d'anti-cent ans", qui sont les "opposés chimiques" des oeufs de cent ans asiatiques.
Dans les oeufs d'anti-cent ans, on fait coaguler par un acide, au lieu de le faire par une base.

Mais on se souvient que les viandes et les poissons sont des solutions de protéines. On connaît les ceviche, le poisson à la tahitienne, où un acide fait coaguler ces chairs. Mais une base ? Pourquoi ne pas faire coaguler de la chair (lamelles) en la trempant dans une solution d'hydroxyde de sodium, ou dans de la lessive de cendres (puisque l'on a alors de la potasse) ?
D'accord, on aura un goût savonneux, mais on pourra ultérieurement le combattre à l'aide de jus de citron.