lundi 6 janvier 2014

La question des "controverses"

Ce matin, on me parle de "controverses", de "sociologie des controverses". Cela m'effraie !
 
 
Un bon moyen de faire taire mes craintes : analyser la choses, questionner les mots : 
 
1. Sociologie, c'est donc l'étude des mécanismes sociaux. Cela peut se faire comme les sciences quantitatives, ou comme des sciences plus humaines et sociales (dont je ne comprends toujours pas la logique, mais c'est mon petit esprit).
S'il s'agit de science quantitative, c'est un outil d'étude, pas d'action, sans quoi cela deviendrait de la technologie sociale, par exemple. Mais je conçois qu'il y ait peu de la science à la technologie.

2. Le pire, pour moi, c'est le mot "controverse"... pour bien des raisons :
1. la foire d'empoigne, ce n'est pas mon truc
2. on ne convainc jamais, comme je l'ai écrit dans bien des articles, et notamment dans la revue Science & pseudo-sciences
3. si le chimiste Justus von Liebig (que je n'aime guère) était l'homme des controverses (et c'est une des raisons pour lesquelles je ne l'aime guère, mais pas seulement), Michael Faraday  (que j'admire) avait parmi ses six règles de vie : 1. noter les idées sur un carnet ; 2. vérifier ce que l'on vous dit ; 3. ne pas généraliser hâtivement ; 4. avoir des collaboration ; 5. entretenir des correspondances ; 6 ne pas participer à des controverses !
 
Oui, ne jamais participer à des controverses, et c'est bien cela que, personnellement, je m'efforce à faire.
Cela a mille avantages, mais notamment de ne pas faire de publicité à des esprits que je juge petits : parle-t-on à des roquets ? Et puis, comme le dit Jean-Marie Lehn, avec qui j'ai bien des fois discuté de la chose : "ils causent, je bétonne".

J'y pense, aussi : ma stratégie est très offensive, jamais ad hominem. Je ne participe jamais à des controverses, puisque je cherche toujours à être en avance sur elles, à les dépasser.
Et, pour finir, je fais une vraie différence entre une discussion et une controverse, comme Faraday le faisait également.

dimanche 5 janvier 2014

Des questions et des réponses, à propos de la cuisine note à note

Ce matin, un email de lycéennes :

Bonjour, 
Nous réalisons notre TPE sur la cuisine note à note et nous voudrions procéder à une interview pour l'insérer dans notre dossier. Si vous êtes d'accord, voici les questions que nous aimerions vous poser : 
Pensez vous que la cuisine note à note est la cuisine de demain ? Pourquoi ?
Comment l'améliorer ?
Comment pourrait-on introduire la cuisine note à note au quotidien ?
Ne pensez-vous pas que c'est une cuisine trop difficile à faire soi-même ?
Comment pourrait-on obtenir des composés facilement ? A( la fois industriellement et chez nous directement) 

En attendant votre réponse, nous vous souhaitons une bonne année et un agréable week-end. 

Cordialement, 



Et ma réponse :

Merci de votre message.
tout d'abord, avez vous vu les réponses sur le site https://sites.google.com/site/travauxdehervethis/. Il faut aller soit dnas la partie "questions et réponses", soit dans les pages "note à note".

Cela dit, je réponds à vos questions, et je vais les ajouter :

Pensez vous que la cuisine note à note est la cuisine de demain ? Pourquoi ?
Oui, c'est la cuisine de demain, pour de très nombreuses raison :
- elle permet d'éviter beaucoup de gaspillage
- elle résout des questions nutritionnelles
- elle résout des questions toxicologiques
- elle est la seule proposition artistitique depuis la cuisine moléculaire
- elle permet de résoudre des questions énergétiques
- elle permet de résoudre des questions d'eau
Tout cela est expliqué en détail dans mon livre "La cuisine note à note", Ed Belin.

Comment l'améliorer ?
Pardon, mais je ne comprends pas votre question. Comment améliorer quoi : la cuisine note à note ?

Comment pourrait-on introduire la cuisine note à note au quotidien ?
En suivant les recettes qui sont données sur des sites de plus en plus nombreux, dans mon livre, etc. Je m'efforce, ces temps-ci, de faire publier de telles recettes, élaborées par des chefs.
Je pousse aussi des sociétés variées à produire et vendre des ingrédients pratiques, pour la cuisine note à note : produits de texture, d'odeur, de saveur, de couleur, etc.
Cela conduira à distinguer une "cuisine note à note pure", où l'on n'utilisera que des composés purs, et une "cuisine note à note pratique", qui fera usage de fractions inédites.

Ne pensez-vous pas que c'est une cuisine trop difficile à faire soi-même ?
L'expérience démontre que tout est possible : on peut faire quelque chose de très rapide, de très simple, ou quelque chose de très long, très élaboré... comme la cuisine classique.

Comment pourrait-on obtenir des composés facilement ? A( la fois industriellement et chez nous directement)  :
Internet, Amazon, etc.

Quels rapports entre chimie et cuisine ?

Ce matin, je reçois le message suivant :

Mon petit fils m'offre un bonbon pour enfant (jusque la, rien d'anormal), emballé dans un bout de papier avec une pensée imprimée. Je cite:
"La cuisine, ce n'est pas de la chimie. C'est un art qui requiert de l'instinct et du goût plutot que des mesures exactes", réflexion attribuée a
Marcel Boulestin. C'est stupide !



Ma réponse rapide :
Que ton petit fils t'offre un bonbon est la chose la plus importante.
Qu'il apprenne très tôt que ce qui est imprimé ou dit n'est pas toujours juste, c'est une leçon essentielle qui vient à son point.

Et, du coup, tu me donnes de l'inspiration pour faire un utile billet de blog, conformément au point N° 8 de mes "voeux circulaires et automatiques qui font ma signature jusqu'au 15 janvier. Donc merci.


Ma signature automatique ? Pour mémoire, elle est ainsi libellée :
Chers Amis
Le monde ne se résume certainement pas à mon petit environnement, 2013 n'a pas été si mal :
- nous avons continué ces "séminaires de gastronomie moléculaire" mensuels, commencés il y a 13 ans... et reçu beaucoup de messages reconnaissannts du monde culinaire
- la cuisine note à note s'est développée explosivement, et c'est un mouvement qui s'amplifie
- nous avons réfléchi (activement) à lutter contre les marchands de peur, notamment dans le cadre de l'Académie d'agriculture de France
- nous avons largement expliqué que la science (quantitative) ne se réduit pas à la technologie ou à la technique, que les "technosciences" n'existent pas
- nous avons testé des méthodes pédagogiques adaptées à ce monde moderne où la connexion est possible, et eu l'occasion de proposer des rénovations de l'enseignement scientifique
- nous avons vu les "Pôles régionaux "science & culture alimentaire" poursuivre leur action socialement utile
- nous avons poursuivi la promotion de l'Etude, de la Connaissance, de la Gourmandise raisonnée
- nous avons cherché plus de Lumière par des blogs, des sites....
- nous avons poursuivi nos études scientifiques, avec de nombreux collègues du monde entier, et des étudiants qui avaient envie d'apprendre (quel bonheur !)
- nous avons poursuivi le développement de la gastronomie moléculaire, dans des pays variés du monde
- nous avons reçu la 20e promotion de l'Institut des Hautes Etudes du Goût
- nous avons poursuivi ces publications mensuelles de la revue Pour la Science, avec de bons échos de lecteurs-amis
Beaucoup de ces actions ont bénéfié de votre aide, de votre soutien, et je vous adresse un grand merci.
Continuons à marcher d'un pas rapide vers plus de Lumière, en 2014 !
Je vous souhaite une EXCELLENTE ANNEE 2014 !


Cela dit, analysons un peu la pensée de ce Boulestin que je connais pas. La cuisine, est-ce ou non de la chimie ? Pour répondre, il faut d'abord bien voir que la cuisine est une activité qui vise à produire des aliments, c'est-à--dire des objets qui ont des fonctions sociales (il y a du lien entre celui ou celle qui donne à manger, et celui ou celle qui reçoit les mets), artistiques (le "bon", c'est le "beau à manger" ; et la question du beau est une question purement artistique) et techniques (il y a les nutriments, l'organisation des composés en vue d'obtenir des effets sensoriels, nutritionnels, etc.).
Pour la chimie, j'ai longtemps erré (parce que le reste du monde est encore plus dans le brouillard que moi), mais je suis arrivé à la conclusion que la chimie est l'activité de production de composés nouveaux. C'est une activité technique, ni technologique, ni scientifique (il faut des mots distincts pour les trois activités, et j'ai proposé "physico-chimie" pour l'étude scientifique des réactions que la chimie met en oeuvre).
Clairement, cuisine et chimie sont donc des activités distinctes, et oui, Boulestin a raison de dire que la cuisine n'est pas de la chimie !
Cela dit, Boulestin a tort de dire que la cuisine est un art. Tout comme la peinture peut être un barbouillage d'enfant, la protection d'un mur ou l'activité de Rembrandt, la cuisine peut être soit l'activité qui vise à satisfaire un besoin physiologique, soit un passe temps d'amateur, soit une activité artistique. La cuisine peut être un art, mais ce n'est pas toujours un art !
Enfin, quand la cuisine est un art, requiert-elle de l'instinct et du goût plutôt que des mesures exactes ? Certes, la forte variabilité des ingrédients nécessite une sorte d'instinct, pour pallier l'imprécision dont souffre le technicien (l'artiste doit d'abord être un excellent technicien, s'il veut que son objectif artistique soit atteint, n'est-ce pas ?). Evidemment, il doit avoir du gout, au sens d'un sens artistique bien développé. Des mesures exactes ? Avec les ingrédients classiques, ce serait une perte de temps... mais il faut aussi ajouter que la "cuisson à basse température" qui s'est imposée universellement ces dernières années a bien montré l'importance de la plus grande précision, et des mesures : les sondes de température sont dans toutes les cuisines professionnelles. Donc Boulestin avait tort.
Et puis, demain, tout va changer avec la cuisine note à note. Enfin une cuisine qui ne souffrira plus de l'imprécision des ingrédients, et qui permettra aux artistes des oeuvres précises, tout comme la flute Boehm fut un immence progrès par rapport à la flute baroque, toujours fausse.
Vive l'art culinaire exécuté avec précision !

samedi 4 janvier 2014

Un ami ? Un arbre !

Nos amis doivent faire l'objet de tous nos soins, sans quoi ce ne sont que des connaissances, n'est-ce pas ?
A l'occasion des échanges de voeux, l'un de mes amis m'a fait observer qu'il pensait à moi souvent, parce qu'un arbre que je lui avait offert était en permanence sous ses yeux, résistants aux frimas, grandissant de jour en jour, d'année en année. Avec l'arbre s'établissait un sentiment de reconnaissance qui faisait lien. Et même si l'arbre était mort, il en serait resté la place dans le jardin, et donc la pensée de l'ami, en creux.
Bref, un arbre offert, c'est de l'amitié qui s'entretient.

D'où la proposition du jour : ne devrions-nous pas tous offrir un arbre à nos amis ? Pas un bonzai, parce l'expérience prouve que son entretien est  bien trop difficile, pour qui n'en devient pas spécialiste. Non, un arbre, petit ou grand mais un arbre.
Et si l'on n'a pas de jardin ? Il y a des arbres d'intérieur, ou des arbres de balcon.


Offrons des arbres à nos amis !

vendredi 3 janvier 2014

Appel !

Chers Amis

Il y a peu, j'avais lancé un appel pour des cours de cuisine note à note... et j'ai créé une page avec les premières réponses : https://sites.google.com/site/travauxdehervethis/Home/cuisine-note-a-note/cours-de-cuisine-note-a-note


Aujourd'hui, l'appel est analogue : de plus en plus de cuisiniers du monde entier me demandent des contacts de chimistes qui pourraient les aider à réaliser cette cuisine.

Si vous êtes tentés, merci de m'envoyer votre proposition à  herve.this@agroparistech.fr



Vive la gourmandise éclairée !

mercredi 1 janvier 2014

Bonne année 2014

Chers Amis

Le monde ne se résume certainement pas à mon petit environnement, 2013 n'a pas été si mal :

- nous avons continué ces "séminaires de gastronomie moléculaire" mensuels, commencés il y a 13 ans... et reçu beaucoup de messages reconnaissants du monde culinaire
- la cuisine note à note s'est développée explosivement, et c'est un mouvement qui s'amplifie
- nous avons réfléchi (activement) à lutter contre les marchands de peur, notamment dans le cadre de l'Académie d'agriculture de France
- nous avons largement expliqué que la science (quantitative) ne se réduit pas à la technologie ou à la technique, que les "technosciences" n'existent pas
- nous avons testé des méthodes pédagogiques adaptées à ce monde moderne où la connexion est possible, et eu l'occasion de proposer des rénovations de l'enseignement scientifique
- nous avons vu les "Pôles régionaux "science & culture alimentaire" poursuivre leur action socialement utile
- nous avons poursuivi la promotion de l'Etude, de la Connaissance, de la Gourmandise raisonnée
- nous avons cherché plus de Lumière par des blogs, des sites....
- nous avons poursuivi nos études scientifiques, avec de nombreux collègues du monde entier, et des étudiants qui avaient envie d'apprendre (quel bonheur !)
- nous avons poursuivi le développement de la gastronomie moléculaire, dans des pays variés du monde
- nous avons reçu la 20e promotion de l'Institut des Hautes Etudes du Goût
- nous avons poursuivi ces publications mensuelles de la revue Pour la Science, avec de bons échos de lecteurs-amis

Beaucoup de ces actions ont bénéfié de votre aide, de votre soutien, et je vous adresse un grand merci.

Continuons à marcher d'un pas rapide vers plus de Lumière, en 2014 !
Je vous souhaite une EXCELLENTE ANNEE 2014 !

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