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vendredi 14 mai 2021

A propos de référentiels

Hier, j'ai recontré de jeunes amis  (des étudiants, donc) à qui le mot "référentiel" ne disait rien. N'est-ce pas étonnant ?

Bien sûr, on peut faire des tas d'hypothèse :
- soit nos amis n'auraient pas correctement écouté quand on leur en parlait
- soit ils n'ont  pas compris ce dont il s'agissait
- soit ils ont oublié qu'on leur en avait parlé
- soit on ne leur en a pas parlé
- soit on ne leur a pas expliqué ce dont il s'agissait
- soit ...
Il y a trop d'hypothèses pour que que nous perdions notre temps ici à chercher des causes, et il vaut mieux donner des remèdes, puisque le mal est fait. En maintenant, en revanche, que mes collègues enseignants devraient se poser des questions, puisque c'est leur efficacité qui est en cause.

Ici, je me limite à dire que les référentiels sont une pièce importante des études, car ils sont en réalité le "contrat" que les institutions de formation passe avec les étudiants qui viennent étudier chez elles.

Mais commençons par expliquer qu'un référentiel, c'est la liste des connaissances, des compétences, des savoirs faire,  des savoir-vivre, des savoir être  qui sont exigibles aux examens qui sanctionnent des études, qui conditionnent l'attribution des diplômes.
Dans l'éducation nationale, on nomme parfois cela des programmes.

Quel que soit le nom, ces programmes sont essentiels, parce qu'ils indiquent aux étudiants ce qu'ils doivent pour avoir leur diplôme.

Autrement dit, on aurait raison d'imaginer qu'en début d'année scolaire ou universitaire, les professeurs mettent sous les yeux des étudiants les référentiels détaillées qui seront l'objet de la collaboration de l'année.

D'ailleurs, les étudiants pourraient très bien faire une espèce de liste, avec des cases vides qu'il leur faudra remplir, quels que soient les moyens (étudier, le jour, la nuit, couché, debout, en marchant...) mis en oeuvre  : ils n'ont pas une obligation de moyen, mais de résultat.

Oui,   les référentiels sont la colonne vertébrale des études de l'année, et, à ce titre, ils sont essentiels.

Pourtant, consultant des sites universitaires, je m'étonne de  ne voir que des référentiels très flous, limités à des noms de matière...

Et cela est très mauvais, car comment un étudiant peut-il évaluer ce qu'il doit vraiment savoir, autrement qu'en suivant, sans autonomie, le cours d'un Professeur Tout Puissant (idée que je déteste absolument : mettre les autres sous sa coupe arbitraire) ?

Oui, j'insiste : nos systèmes universitaires doivent absolument développer l'autonomie, surtout quand les étudiants sont des adultes, qui ont le droit de vote et qui, bien souvent "payent" leurs études.
En outre, cette solution est le germe d'une "lutte des classes" entre les étudiants, d'un côté, et les professeurs ou institutions d'enseignement de l'autre : à éviter absolument, sans quoi tous ne sont pas dans la même direction, à savoir permettre aux étudiants d'obtenir efficacement connaissances, compétences, savoir faire, savoir vivre, savoir être (ici, pire même, puisque l'on transmet des valeurs pourries).

Je maintiens  donc que chaque début d'année scolaire ou universitaire devait être devrait être l'occasion d'une explicitation détaillée des références, lors d'une discussion entre les professeurs et les étudiants.

Bien sûr, il y a, pour les étudiants, des difficultés à conceptualiser des objets qu'ils ne connaissent pas encore, mais on n'hésitera pas à consulter mes billets consacrés aux "cartes des études".

Et puis, ayant ces référentiels détaillés, les étudiants pourront cocher les cases, au fur et à mesure, pour bien évaluer, tout au long de l'année, la distance qu'il leur reste à parcourir.

Moi étudiant, avec le souvenir vif de mes études scolaires ou universitaires, je reste très en colère contre les systèmes d'études qui me donnaient  pas des référentiels détaillés. Je maintiens que cette méthode est mauvaise et que les professeurs qui participent à cela sont des paresseux.
Ces systèmes antédiluviens doivent être réformés sans attendre. Bien sûr, les étudiants ont leur part de responsabilité (car j'en vois  quand même pas mal au bistrot) mais en l'occurrence, la faute incombe aux institutions de formation et aux professeurs quand leurs référentiels ne sont pas détaillés.



PS. Pour vous montrer l'étendue des dégats, voici un référentiel pour une licence de chimie : 

Par exemple, j'apprends quoi, au juste, quand je tombe sur une ligne aussi vague que "outils mathématiques pour la chimie", ou bien "chimie organique: fonctions et réaction" ? 



mercredi 12 mai 2021

Les répertoires de connaissances et de compétences


Les répertoires de connaissances de compétences, ou RCC : de quoi s'agit-il ?
Je conseille très vivement aux étudiants d'entamer, s'ils n'en ont pas, ou de tenir un "répertoire de connaissances et de compétences", ou RCC.

De quoi s'agit-il ? C'est une liste (dans un fichier texte) où l'on répertorie toutes les connaissances et les compétences que l'on a, à mesure que l'on apprend et que l'on apprend à faire. Tout !

Cela a plusieurs intérêts mais notamment celui de s'assurer que l'on sait bien ce que l'on croit savoir, que l'on sait faire ce que l'on croit savoir faire.

Mais il y a d'autres intérêts, comme de ne pas  d'oublier ce que l'on sait, et, surtout, de  mieux le savoir.
Supposons que l'on ait étudié le  potentiel chimique. Si l'on déclare  connaitre le potentiel chimique, alors le fait de se déclarer à soi-même que l'on sait ce qu'est le potentiel chimique permet de mieux le savoir...  à condition d'être honnête avec soi-même bien évidemment.
Même chose pour les compétences. Par exemple, si on déclare que l'on est capable le calculer le pH d'un acide faible, c'est sans doute parce qu'on l'a calculé, et qu'on se sent capable de déclarer qu'on saura le calculer  à l'avenir

Évidemment, ce qui vaut pour soi vaut pour les autres : ayant constitué un tel  RCC, on pourra le présenter utilement à un futur employeur, car si ce dernier a des besoins d'analyse par spectroscopie UV visible, par exemple, alors il verra la présence ou non, dans le RCC, de cette compétence.

Pendant les études elle-même, on aura intérêt de faire évoluer ce RR en le confrontant aux  "référentiel" des études que l'on fait. D'ailleurs, toute nouvelle année universitaire devrait commencer par la création de lignes vides dans ce répertoire, avec l'objectif, au cours de l'année, de les remplir une à une.
Cela a pour conséquence que je réclame de mes collègues enseignants qu'ils fassent des référentiels précis, et non pas des paragraphes bâclé comme on en trouve hélas trop souvent dans les sites universitaires.
Après tout, s'il y a un contrat avec les étudiants, autant qu'il soit clair
 de notre côté, car sinon, comment réclamer de la clarté et de la rigueur du leur ?

mardi 21 novembre 2017

A propos de diplômes




Dans ma proposition de rénovation des études supérieures, c'est-à-dire de transformation de l' « enseignement » en « études », il y a notamment la proposition, plus spécifique, de fixer des niveaux, c'est-à-dire des référentiels de connaissances et de compétences qui conditionneraient l’attribution des diplômes : aux étudiants d'étudier pour avoir ces connaissances et compétences, et aux professeurs (puisque je ne veux pas d' « enseignants ») d'agir comme des tuteurs qui donnent de l'enthousiasme, qui débloquent en cas de besoin, qui guident, et, surtout, qui s'assurent que les études se déroulent dans les meilleures conditions.

A ce propos, un de mes très bons collègues me fait observer que ces notions de référentiels sont bien strictes, et qu'elles oublient le « métier ». Le métier ? J'ai d'abord été bien ennuyé par cette observation, qui venait d'une personne de qualité, parce que, effectivement, il semblait y avoir des tas de choses en plus des connaissances et des compétences techniques : des savoir-vivre, des savoir-être, de l'enthousiasme…
Certes, il n'a pas été démontré que ces choses-là puissent être évaluables aussi facilement que des connaissances et des compétences. Mais il n'a pas été non plus montré que cela ne puisse pas être évaluable ! En toutes choses, un peu d'intelligence ne messied pas, et, en l'occurrence, je ne vois pas d'opposition entre les deux points de vue, car connaissances et compétences, qui sont ce socle technique sur lequel on peut bâtir une activité professionnelle peuvent -doivent !- s'assortir de bien des sortes de compétences et connaissances.
J'ai ainsi évoqué, dans ma proposition de rénovation, il n'y ait plus d’enseignants mais des professeurs. Dans cette différence, il y a évidemment tout ce qui dépasse connaissances et compétences techniques, tout ce savoir vivre, ce savoir être qui permettront à nos étudiants à tenir des rôles décents dans les entreprises qui les embaucheront.
Le référentiel, c'est donc un minimum, mais un minimum indispensable, car, ayant travaillé pendant vingt ans dans l'industrie, contrairement à mon collègue qui est toujours resté fonctionnaire (enseignant à l'université), j'ai eu l'occasion d'apprécier la question des compétences. Même si un collaborateur est charmant, son incompétence est une plaie, qui se reporte comme une charge sur le reste de l'équipe. Et d'autre part, oui, nos étudiants doivent avoir des valeurs, et c'est d'ailleurs ce que j'ai proposé que les professeurs transmettent, et c'est largement insuffisant.
Je m'objecte à moi-même que tous les étudiants n'iront pas dans l'industrie, et qu'une partie ira travailler au service du public, mais je vois assez mal pourquoi cette partie n'aurait pas besoin de connaissances et de compétences comme les autres. Il y a aussi ceux qui se dirigent vers l'étude, les chercheurs en quelque sorte : ils ont les mêmes besoins que les atures.
D’ailleurs, je n'ai pas dit que ces connaissances et compétences étaient absolument orientés en vue d'une application immédiate de l'industrie, bien au contraire : je maintiens que c'est la plus grande culture qui s'impose, pour la recherche, comme pour la technologie et la technique.

Ce que j'ai dit surtout, c'est que ma proposition tient tout entier dans cette phrase : les étudiants doivent étudier, et le système universitaire doit être là pour conduire à ce résultat dans les meilleures conditions possibles.